01 décembre 2022
L'économie résiste mieux que prévu
En dépit de vents contraires puissants alimentés par les Banques Centrales, par la politique du zéro covid en Chine et par la poursuite de la guerre en Ukraine, l’économie mondiale surprend par sa résilience même si la tendance à la décélération n’est pas contestable.
La réalité d’une récession aux Etats-Unis comme en Europe n’est à ce jour pas confirmée par les dernières statistiques. Le PIB américain est sur une pente légèrement déclinante mais on constate une amélioration en fin de troisième trimestre constitutif d’une base favorable pour le dernier trimestre de l’année. L’activité industrielle est assez peu soutenue mais la récente remontée des indices des FED régionales laisse augurer des chiffres plus positifs à venir. Le niveau bas des stocks, notamment dans le domaine de l’armement, est également un facteur d’amélioration future. La pro-duction d’armes va devoir accélérer notablement pour compenser les exportations vers l’Ukraine. Seul le domaine de la construction est toujours sur des points bas ce qui pèse à la fois sur la croissance et sur l’inflation en raison d’un effet de rareté et de la hausse des loyers.
En Europe la production industrielle a retrouvé son niveau de 2018. C’est plutôt une bonne surprise dans le contexte anxiogène actuel. Les ventes au détail se sont également stabilisées et semblent même frémir. L’Europe est économiquement une zone à risques avec sa dépendance énergétique et sa proximité avec la zone de conflit en Ukraine. Le moral des acteurs économiques est dépendant de ces facteurs et peut rapidement varier dans un sens ou dans l’autre. Une récession en 2023 est toujours probable mais elle devrait être modérée. La prudence des ménages se traduit par un taux d’épargne historiquement élevé. C’est une réserve de consommation future en cas d’amélioration de la situation géopolitique.
La Chine est quant à elle coincée dans sa folle politique de zéro covid qui commence à provoquer des réactions sociales inquiétantes. La croissance économique est affectée à court terme malgré les efforts de la Banque Centrale chinoise et du gouvernement pour remettre de l’huile dans les rouages (baisses des taux, relances budgétaires). Il nous parait impossible pour le pouvoir en place de maintenir longtemps une telle politique sanitaire et nous espérons des évolutions dans les prochaines semaines. A travers la Chine c’est également tout le problème de la chaîne d’approvisionnement qui est soulevé, avec ses conséquences négatives sur l’inflation mondiale.
Le paradoxe est que cette relative résilience économique pourrait être vue négativement par les Banques Centrales qui sont aujourd’hui en mission contre l’inflation. L’économie mondiale a ralenti mais est-ce suffisant pour calmer les pressions inflationnistes et notamment celles dues aux salaires ? Probablement pas encore dans l’esprit de nos banquiers centraux qui alternent entre discours plus conciliants et résolutions à combattre la hausse des prix. Une pause dans la hausse des taux est encore prématurée à ce stade. Nous considérons pourtant que le pic inflationniste est bien dépassé aux Etats-Unis et qu’en 2023 on verra une inflexion réelle de l’inflation. Les taux d’intérêt courts devraient être relevés encore deux ou trois fois par les autorités monétaires avant de se stabiliser. L’inflation n’est pas encore vaincue et reste soumise à des évolutions géopolitiques en Ukraine et sanitaires en Chine. Quoiqu’il en soit une grande partie de l’ajustement monétaire est fait et contribuera à la maîtrise future des prix.
Cette fin prochaine de la hausse des taux avec une économie qui plie mais ne rompt pas donne des perspectives plus favorables en 2023 en particulier pour les thématiques les plus attaquées cette année : marchés obligataires, secteurs de croissance et segment des petites et moyennes valeurs pour les actions. A court terme nous maintenons notre biais conservateur dans nos gestions prudentes. Nous renforçons en revanche les actions dans nos gestions dynamiques en achetant des valeurs de croissance décotées. Pendant quelques mois encore les taux d’intérêt seront le prin-cipal moteur à la hausse ou à la baisse des marchés. Cela doit rester à court terme notre point de vigilance.
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