27 août 2025
UN ETE CALME MALGRE LES INCERTITUDES
L’été s’achève sans grand changement sur le plan macroéconomique mondial. La croissance planétaire est stable et l’inflation semble maîtrisée dans les principales zones même si l’application des droits de douane américains laisse une part de doutes. En revanche, sur le plan géopolitique les questions demeurent tant en Ukraine qu’au Moyen Orient et maintenant en France avec la crise gouvernementale en cours.
L’été aux Etats-Unis a été rythmé par les déclarations et prises de position du Président Trump. Entre sa volonté d’arracher un accord en Ukraine, son désir de se réapproprier la politique monétaire de la réserve Fédérale et ses dernières déclarations sur les droits de douane, son omniprésence médiatique est plus actuelle que jamais. L’économie américaine ne semble pas trop souffrir de ces incertitudes même si le ralentissement relatif de l’activité est désormais en cours.
Les compromis trouvés avec les principaux partenaires sur les droits de douane, s’ils ne sont pas idéaux, évitent toutefois le scénario du pire. De manière étonnante nous ne voyons pas encore à ce jour l’effet inflationniste de ces augmentations tarifaires. Cet effet est probablement différé mais il devrait rester modéré. La bonne santé générale des sociétés américaines leur permettra probablement de ne pas répercuter l’intégralité des hausses de coût dans leurs prix finaux. Cela reste toutefois un point d’attention pour les semaines à venir, qui va déterminer notamment la politique monétaire de la Réserve Fédérale. La modération actuelle des prix et les pressions de Donald Trump laissent augurer d’une baisse des taux en septembre, suivie d’une baisse supplémentaire d’ici à la fin de l’année. Cela reste à ce jour le scénario le plus probable.
La situation en Europe est plus hétérogène avec certains pays qui sont sur une trajectoire favorable, comme l’Espagne et l’Italie et d’autres qui ont plus de difficultés, comme l’Allemagne et la France. La France va probablement rentrer dans une nouvelle crise politique avec son lot d’incertitudes à la clé. L’incapacité française à réduire le train de vie de l’Etat pour rester dans une trajectoire budgétaire acceptable est un problème récurrent et pourrait affecter les taux français, ainsi que les sociétés les plus domestiques. Nous suivrons donc attentivement l’évolution de la situation en France au cours de cette rentrée. Plus globalement, la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne restera conciliante même si l’essentiel a été fait en termes de baisses des taux. Une baisse supplémentaire est probable d’ici à la fin de l’année. Le facteur clé en Europe est la confiance, toujours à un bas niveau. Un rebond de cette confiance, lié à des facteurs géopolitiques ou à une stabilisation politique, pourrait favoriser la consommation via une diminution du taux d’épargne aujourd’hui à ses plus hauts niveaux.
La Chine est restée stable cet été en dépit des menaces tarifaires américaines. La volonté du gouvernement de soutenir la croissance semble, à ce stade, couronnée de succès.
Comme déjà indiqué, la bonne surprise est venue cet été de la qualité globale des résultats de sociétés en Europe et plus encore aux Etats-Unis. Les résultats trimestriels ont le plus souvent dépassé les estimations et ont permis aux marchés actions d’afficher des performances positives depuis deux mois. En revanche, la faiblesse persistante du dollar obère sensiblement la performance de nos actifs américains exprimée en Euros. Nous pensons qu’une grande partie de cette baisse est désormais faite et que le potentiel de rebond du dollar n’est pas négligeable.
Nous n’avons pas modifié significativement nos allocations cet été avec une légère sous-pondération en actions sur nos mandats équilibrés et modérés. Nous restons attentifs sur la situation française.