29 octobre 2025
UNE ECONOMIE TOUJOURS PORTEUSE
Le déroulement favorable d’une croissance mondiale résiliente et d’une inflation maîtrisée reste confronté à différents écueils politiques et géopolitiques et à la versatilité de Donald Trump. Cependant, à ce jour nous n’avons pas de raison de changer notre scénario et nous sommes même surpris par la capacité des économies à s’adapter aux différentes contraintes.
Notre diagnostic sur l’économie américaine s’est trouvé récemment brouillé par le shutdown qui entraîne la non-publication de nombreuses statistiques. Malgré tout on peut affirmer que l’activité résiste avec une consommation plus solide que prévu malgré une confiance balbutiante. Les indicateurs avancés sont également positifs et ne laissent pas augurer d’un ralentissement prononcé. La croissance du PIB de 3,8% au deuxième trimestre est difficile à analyser car nous n’avons pas tout le détail et ne savons s’il y a un effet stocks et/ou commerce extérieur. Nous le saurons lorsque les statistiques seront de nouveau publiées. Mais ce chiffre est en soi un gage de bonne santé de l’économie américaine.
Le marché du travail reste toutefois à nos yeux un point de vigilance. Nous constatons une légère dégradation avec un faiblissement des postes créés dans le privé, une diminution du taux de démissions et une réduction du temps de travail. Autant de signes défavorables qui doivent faire l’objet d’une attention particulière. Il est d’ailleurs étonnant que le taux de chômage reste aujourd’hui si bas. Cet indicateur pourrait prochainement se dégrader. C’est sur cette perspective que la Reserve Fédérale se base pour baisser ses taux directeurs. Nous attendons encore deux baisses en 2025 et sommes plus prudents pour 2026.
Ce marché du travail un peu fragilisé n’a pas érodé à ce jour la progression des salaires. Le pouvoir d’achat des ménages est légèrement en hausse grâce à une inflation contenue. Avec un taux autour de 3% elle ne subit pas, de manière surprenante, l’effet des droits de douane appliqués récemment par l’administration Trump. Une partie de ces droits de douane a certainement été absorbée dans les marges des sociétés américaines.
L’Asie est également une zone de croissance en cette fin d’année 2025. La Chine se stabilise autour de 4,5% à 5% de croissance, le Japon est sur une pente ascendante et sort de sa déflation structurelle et l’Inde reste un contributeur important d’activité. Ces pays restent à la merci des décisions commerciales de Donald Trump mais il semble que les temps soient désormais à l’apaisement et aux compromis.
Reste l’Europe, toujours en difficultés, l’Espagne et dans une moindre mesure l’Italie étant, parmi les principaux pays, les arbres qui cachent la forêt du marasme allemand et français. Les perspectives allemandes sont toutefois en amélioration avec une politique budgétaire plus favorable qui va contribuer aux plans de relance militaire et sur les infrastructures. Les premiers effets devraient se matérialiser en 2026. La France est tributaire d’une situation politique compliquée. A ce jour, nous ne savons pas si un budget sera voté ou si une dissolution sera annoncée. De manière étonnante l’activité française semble cependant tenir et ne se dégrade pas davantage. Les mois qui viennent seront décisifs pour la trajectoire de l’économie française.
Un signe supplémentaire de la bonne santé de l’économie mondiale est la qualité des publications des sociétés pour le troisième trimestre, aux Etats-Unis et même en Europe. Le thème de l’Intelligence Artificielle reste central et contribue à l’optimisme des marchés actions. Les marchés sont chèrement valorisés mais nous ne voyons pas de bulle dans un environnement de résultats favorables et de baisse des taux.
Nous avons légèrement renforcé le risque dans nos gestions modérées et équilibrées et restons très investis en actions dans nos mandats dynamiques.
