26 septembre 2025
ET POURTANT LA CROISSANCE TIENT…
Malgré les nombreuses incertitudes politiques et géopolitiques, malgré les relations tendues entre Donald Trump et sa Banque Centrale, malgré l’application des droits de douane décidés cet été, malgré un climat parfois anxiogène, la croissance mondiale fait toujours preuve de résilience, légèrement au-dessus de 3%. L’inflation reste modérée même si les hausses tarifaires devraient impacter les prochains chiffres à la marge. Les Banques Centrales font preuve d’homogénéité dans leurs politiques dans un sens conciliant.
Aux Etats-Unis l’atterrissage en douceur souhaité par les autorités monétaires pour contrer les pressions inflationnistes suit son cours. Cette trajectoire baissière pourrait-elle s’accélérer ? Il y a aujourd’hui une incertitude sur ce point même si nous tablons sur la capacité des Etats-Unis à conserver une activité résiliente. Le PIB du deuxième trimestre a surpris à +3,8% mais nous pensons que les prochains chiffres seront plus bas, affectés par un marché de l’emploi plus fragile et par une consommation balbutiante. La politique monétaire de la Réserve Fédérale sera un élément de soutien pour la croissance en 2026, ainsi que les probables baisse d’impôts que devrait annoncer Donald Trump. Il faudra toutefois surveiller les relations entre le président américain et la Banque Centrale, l’indépendance de celle-ci restant aux yeux des investisseurs un élément important.
La Réserve Fédérale vient donc de changer de cap après des mois d’immobilisme, malgré une inflation toujours au-dessus de l’objectif de 2%. Les prix pourraient même prochainement repartir à la hausse en raison de l’effet des droits de douane. Une partie de ces tarifs douaniers devrait toutefois être encaissée par les entreprises américaines. Leur bonne santé globale leur permettra de ne pas répercuter l’intégralité des hausses tarifaires dans leurs prix. L’inflation ne devrait pas empêcher une Réserve Fédérale sous surveillance de l’administration de baisser davantage ses taux.
En Europe nous attendons toujours l’impact des différents plans de relance, notamment en Allemagne. Cette politique d’investissement est nécessaire pour dynamiser une économie européenne encalminée. Notre continent devrait en outre bénéficier de l’effet des baisses de taux depuis un an. Même si certains pays comme l’Espagne s’en tirent à bon compte l’Europe a besoin d’une Allemagne et d’une France en meilleure forme. La Banque Centrale Européenne devrait terminer son cycle de baisse des taux avec une ou deux baisses supplémentaires avant d’appuyer sur le bouton pause. La politique monétaire européenne est aujourd’hui conciliante et pro croissance. Un retour, même partiel de la confiance, se traduirait par un surcroit de consommation en raison d’une baisse du taux d’épargne.
La croissance chinoise reste proche de 5% et les autorités semblent à ce jour s’en contenter. Il n’y a pas eu de relance budgétaire très récente, ni de baisse des taux, alors même que l’inflation est proche de 0. La Chine fait face à une incertitude liée à ses relations avec les Etats-Unis. Les deux pays sont encore en négociation sur les droits de douane et, si nous tablons sur un compromis acceptable par chacun, nous ne pouvons pas exclure une surenchère liée notamment au soutien de Pékin à Vladimir Poutine. Ce point d’incertitude nous incite à rester prudents.
Dans cet environnement de croissance résistante malgré tout, les résultats des sociétés sont globalement satisfaisants, notamment aux Etats-Unis. La révolution technologique reste le moteur principal des actions. Les analystes financiers ont récemment révisé à la hausse les prochaines perspectives trimestrielles.
Nous avons bénéficié en septembre d’un début de retournement des valeurs de croissance présentes dans les portefeuilles. Nous pensons que ce mouvement pourrait se poursuivre. Nous souffrons toujours de la baisse du dollar qui nous parait désormais excessive. Nous n’avons pas modifié nos allocations dans nos différents mandats.