25 février 2021
Vincent Auriac : Quand la philanthropie rencontre la finance
Avant de devenir depuis 25 ans un spécialiste reconnu de la finance responsable, Vincent Auriac officiait en tant qu’expert en sélection de fonds éthiques et en analyse de style. Il s’est ensuite consacré au développement de l’investissement responsable. Pendant 6 ans il a travaillé aux côtés de sœur Nicolle Reille, pionnière de la finance éthique en France.
Toutes ces expériences conduisent Vincent à s’engager dans la recherche sur la finance responsable et altruiste. Il cofonde en 2004 Axylia, une société de conseil financier spécialisée dans l’investissement durable et en devient le gérant en 2007. Axylia conseille les associations et les fondations sur la façon de placer leurs fonds de la manière la plus juste.
L’investissement durable : un sujet beaucoup plus à la mode.
Vincent Auriac fait aujourd’hui le constat que l’investissement durable, qui n’intéressait personne il y a quelques années, est devenu un sujet de plus en plus important. Avec les grandes crises environnementales et sanitaires que nous vivons, l’intérêt des entreprises pour la finance responsable est amené à encore se développer.
Dans le cadre de ses activités Vincent a été contacté il y a une dizaine d’années par Arnaud de Langautier, président d’Amplegest, société de gestion entrepreneuriale fondée en 2008. Ce dernier voulait, en s’appuyant sur l’expertise d’Axylia, développer au sein d’Amplegest la philanthropie et l’investissement socialement responsable.
Comment répondre à cette question : comment faire plus ?
Ce n’est pas la première fois que Vincent Auriac se penchait sur l’engagement des entreprises. Une demande vient d’ailleurs régulièrement de celles-ci : comment faire plus ?
Vincent organise depuis 2009 les « Profit for non Profit Awards »de la finance altruiste afin de récompenser les sociétés les plus innovantes sur ces sujets. Il réfléchit sur la possibilité pour une entreprise de compléter ses actions, en dehors des dons et des legs. Les solutions d’autrefois (produit, fonds de partage…) sont obsolètes, car ne correspondant plus à la réalité financière. Aujourd’hui, Vincent souligne que ça n’est plus le produit que l’on partage, mais l’entreprise. Amplegest a bien compris ce changement de paradigme.
L’exemple sales Force
En 2015 les Profit for non Profit Awards récompensent l’entreprise Sales Force, entreprise américaine leader en logiciel CRM. Cette récompense n’était pas une surprise, Marc Benioff, le créateur de Sales Force ayant mis en place dès 1999 un modèle philanthropique innovant, le 3 fois 1%. Ce système consiste à allouer 1% de son capital, 1% du temps de ses employés et 1% de ses produits à des fondations ou à des associations de charité. Sales Force ayant connu un parcours incroyable dans la tech américaine, le modèle du trois fois 1% a fini par porter ses fruits avec plusieurs centaines de millions de dollars.
Avec le trois fois 1% on intègre directement la philanthropie au cœur de son identité, de son business model.
Lors de cette remise des prix en 2015, Arnaud de Langautier, présent dans la salle et admiratif de cette méthode, comprend qu’en matière de philanthropie il faut « embarquer » les gens. Vincent Auriac encourage Arnaud dans ce sens et c’est ainsi qu'apparaît chez Amplegest le modèle du trois fois 1%, qui permet à la société de se voir attribuer plusieurs prix dont celui de la philanthropie d’Option Finance en 2019, devant des sociétés bien plus importantes qu’elle.
Sur environ 600 Sociétés de Gestion en France, seules 5 cherchent à s’engager et à s’investir à l’image d’Amplegestv2. En revanche, Vincent Auriac note que ce mouvement se développe davantage dans d’autres domaines. Ainsi, plus de 500 entreprises en France suivent l’initiative du 1% pour la planète créée par Yvon Chouinard. C’est une lame de fond, lente mais inéluctable.
Le travail sur l’ISR
Vincent Auriac a également travaillé avec Amplegest sur l’ISR afin que ses fonds puissent être revendiqués dans le cadre d’une démarche socialement responsable. Il s’agit là aussi d’un mouvement de fond initié par les investisseurs qui recherchent de plus en plus une gestion éthique de leur argent, prenant en compte les enjeux de développement durable.
La mission de Vincent Auriac était d’orienter Amplegest sur le chemin le plus juste et le plus profitable. Il fallait dans un premier temps calculer l’empreinte carbone du portefeuille de la société. Dans ce portefeuille figurent des entreprises exploitant des énergies non renouvelables en non respectueuses de l’environnement. Cet audit carbone a été réalisé, sur les conseils de Vincent Auriac, par la société Trucost, leader mondial du calcul d’empreinte carbone, plutôt que de partir sur une notation ESG très complexe et difficile à comprendre pour les clients.
Amplegest a eu la bonne surprise de découvrir lors de cet audit que l’empreinte carbone de son portefeuille était bien inférieure à celle de l’indice CAC 40.
Par ailleurs, Amplegest s’est appuyée sur la société Proxinvest pour revoir sa politique de vote. Cette société de conseil analyse les Assemblées Générales, examine les résolutions et vérifie/régule les fonds. Proxynvest allume des signaux rouges, oranges ou verts pour chaque critère selon la politique d’Amplegestv2. L’idée est de surveiller toute la chaîne et d’assurer la cohérence entre la société et ses fonds.
Le challenge d’Amplegest était d’obtenir le label ISR délivré par l’Etat. Grâce au concours de Vincent Auriac le label a été reçu par le principal OPCVM d’Amplegest, Amplegest Pricing Power, en octobre 2020.
Aujourd’hui, finance et philanthropie ne sont plus dichotomiques. Une évolution, sans retour possible, vers une finance plus responsable et altruiste est en cours. L’exemple de l’association fructueuse entre Vincent Auriac et Amplegest qui a permis à la société de rentrer de plain-pied dans le monde de la finance responsable est à ce titre encourageant.