06 septembre 2017
2016, un horizon moins clair

L’année 2015 restera globalement positive pour les marchés. Elle s’est toutefois terminée sur un mois de décembre difficile, parachevant un mauvais second semestre. Pourtant, les nouvelles macroéconomiques en 2015 ont été généralement encourageantes, rejoignant le plus souvent nos prévisions exprimées dans ces points macro. La croissance américaine est restée solide, tirée par l’emploi et la consommation, en dépit d’une industrie sous pression. En Europe, le rebond de l’économie est incontestable et justifie a postériori notre préférence exprimée depuis plus d’un an. En revanche, nous avons été déçus par le Japon, dont les dernières statistiques ne montrent pas d’inflexion positive très nette (ce qui n’a pas empêché une progression du Nikkei). Nous avons été également surpris par le trou d’air chinois. Nous escomptions une baisse ordonnée de la croissance autour de l’objectif du gouvernement, mais l’épisode de cet été, avec la dévaluation du yuan et la panique qui s’en est suivie nous a pris de court.
2016 s’annonce comme une année compliquée et volatile. Alfred de Musset disait que l’incertitude est de tous les tourments le plus difficile à supporter. Tentons alors, modestement, de réduire le champ des possibles.
Le risque chinois est selon nous surévalué. La Chine a atteint son bas de cycle en 2015 et devrait se stabiliser et légèrement rebondir en 2016. Les mesures de relance du gouvernement commencent dès maintenant à porter leurs fruits. La mutation de l’économie chinoise est incertaine et dangereuse. Mais elle n’entrainera pas à nos yeux de choc macroéconomique. Nous sommes absents de cette zone et globalement très sous-pondérés sur les marchés émergents. Cette position est susceptible d’être corrigée en 2016.
Le principal risque est aujourd’hui américain. Certains économistes n’hésitent pas à annoncer une récession dés 2016, liée à une industrie en panne, à une baisse de la confiance et de la consommation et à un investissement faible. Cela n’est pas notre scénario central, même si nous n’excluons pas un ralentissement progressif du rythme de croissance. La hausse des taux courts qui a commencé fin 2015, va se poursuivre de manière ordonnée en 2016. Elle alimentera le stress des investisseurs tout au long de l’année. D’autres spécialistes annoncent au contraire un retour de l’inflation aux USA. Nous partageons ce point de vue. L’inflation sera tirée par la hausse progressive et continue des salaires. Un peu plus d’inflation serait conforme au souhait de la FED d’atteindre le chiffre de 2%. Beaucoup de questions, souvent contradictoires, dans un pays qui a vu les marges de ses entreprises baisser en 2015, pour la première fois depuis des années. Cela justifie notre prudence sur les actions américaines, principalement industrielles.
L’Europe restera notre terrain de jeu privilégié en 2016. La croissance devrait accélérer et dépasser le consensus. Les risques sont nombreux (Espagne ingouvernable, Brexit, flux migratoires, terrorisme…) comme au début de chaque année. Mais la BCE restera la principale garante d’un environnement favorable.
Le second semestre 2015 doit nous inciter à la prudence. L’environnement global était très favorable avec « l’alignement des planètes » (politiques monétaires accommodantes, baisse du pétrole, baisse de l’euro). Cela n’a pas empêché une chute des bourses, avec la Chine et l’effondrement des matières premières comme catalyseurs. Les Etats-Unis resteront par ailleurs le marché leader qui donnera la tendance générale. L’Europe devrait surperformer, mais ne pourra se départir de cet environnement international. Comme en 2015 nous nous évertuerons à repérer les zones et les secteurs les plus favorables pour nos portefeuilles.
Bonne année à tous.
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