09 mai 2025
Commentaire de gestion Octo Credit Value - C - avril 2025
Les marchés se seraient-ils déjà libérés du « Liberation Day » ? Comment ne pas être tenté de l’affirmer en cette fin de mois d’avril, alors qu’à l’aune des indices actions, les marchés, fidèles à leur biais optimiste, semblent avoir résolument « acheté » la fin de l’escalade tarifaire de l’administration américaine, devant les multiples revirements du 47ème POTUS depuis le 2 avril dernier. Alors même que les droits de douane moyens imposés par les Etats-Unis dépassent aujourd’hui toujours 20% (contre 2.4% en 2024), que les annonces initiales relatives aux droits de douane « réciproques » ne sont pour l’essentiel qu’en pause de 90 jours et qu’à longueur de présentations de résultats, les entreprises font étalage des difficultés qui sont les leurs à naviguer dans le flou trop artistique des temps présents, le coup de vent qui a balayé les marchés pendant toute une partie du mois d’avril semble lointain… tout du moins, au-delà des actions, au regard des niveaux des indices iTraxx : sur la période le X-Over ne se sera écarté que de 22 pb contre 5 pb pour le Main. Car, dans les faits, les performances des indices crédit cash sur la période dessinent une réalité légèrement plus pessimiste, celle d’une remontée de l’aversion au risque des investisseurs finaux à mesure que prend corps le scénario d’un ralentissement de la croissance mondiale. En témoignent au-delà du resserrement d’une 30e de pb de l’ensemble des taux souverains 10 ans de la zone euro, que le contraste entre les performances des indices souverains & IG (resp. +1.95%, et +1.19%) et celles du indices HY (+0.15%) et Hybrides (+0.38%) sur la période.
La sous-sensibilité aux taux d’intérêts du fonds Octo Crédit Value ne lui a pas permis de bénéficier autant que son indice de référence de ce mouvement de « flight to quality » ; dans le même temps son exposition à des obligations moins représentées dans les indices obligataires, ne lui aura pas permis de tirer pleinement profit du rebond observé sur ces mêmes indices en fin de mois. Corollaire de cette sous-performance, l’augmentation de la prime de rendement sur la période – elle atteint 200 pb par rapport à la moyenne des obligations BBB- sur une maturité moyenne de 3,6 ans ouvre néanmoins à ce fonds un potentiel de performance supplémentaire (à mesure de sa résorption).
Bien que la volatilité du marché et l’élargissement des fourchettes de transactions aient limité les opportunités d’arbitrage, nous avons pu profiter de l’écartement de spread (de plus de 100bps pour certains) pour prendre de nouvelles positions sur des émetteurs High Yield comme BOELST 5.75 2030 à 5.75% de rendement ou encore BENTELER 9.375% 2028 à 8.25% de rendement. Nous avons profité par ailleurs de l’écartement des spreads sur le marché du dollar relativement au marché euro pour nous positionner sur des souches en dollar comme TELENET 5.5% 2028 à plus de 5% de rendement couverture de change incluse soit 80bps de mieux que sa souche Euro. Enfin, les perspectives économiques demeurant incertaines, notamment du fait des revirements incessants de l’administration américaine en matière de politique commerciale, nous avons temporairement réduit la duration crédit du portefeuille et nous maintenons une poche de trésorerie et équivalent de trésorerie d’environ 9% pouvant être mise rapidement à contribution en cas de nouveaux épisodes de volatilité.