29 décembre 2023
Commentaire de gestion Latitude Croissance - A - décembre 2023
Le rebond des marchés actions a perduré en décembre 2023, porté par les anticipations de plusieurs baisses de taux d'intérêt en 2024, potentiellement dès le premier semestre. Pour le deuxième mois consécutif, les actions de petites et moyennes capitalisations ont nettement surperformé les grandes capitalisations alors que les rendements obligataires ont baissé de plus de 40 points de base des deux côtés de l’Atlantique. Ainsi, après un passage au-dessus des 5% en octobre, le rendement du 10 ans américain est revenu à 3,9% soit un niveau identique à celui de fin 2022.
Le fort rebond des marchés en novembre et décembre permet également aux principaux indices actions de terminer l’année sur des niveaux records mais ce constat agrégé masque une réalité plus complexe. En effet, pour l’indice S&P 500, regroupant les grandes valeurs américaines, les sept plus grandes capitalisations expliquent plus de la moitié de la hausse.
La séquence de 9 semaines consécutives de hausse sur les actions et la baisse continue des taux longs sur la période témoigne du grand optimisme revenu dans l’esprit des investisseurs. La dynamique d’inflation sur les derniers mois semble en effet très cohérente avec un assouplissement prochain des politiques monétaires des Banques Centrales. Toutefois, n’oublions pas que même si elle reflue, l’inflation demeure encore au-dessus de la cible des 2%. Les banquiers centraux pourraient donc temporiser quelques mois avant d’initier leur programme de baisse des taux. Or, les anticipations des marchés sont désormais extrêmes en la matière avec des baisses attendues dès la fin du 1er trimestre et pas moins de 1,5% de réduction des taux directeurs sur l’année aux Etats-Unis et en Europe.
Nous considérons que les anticipations des investisseurs sont trop optimistes et que la valorisation des marchés reflète une probabilité trop élevée d’aboutir à un atterrissage en douceur de l’économie américaine et à un retour de l’inflation autour du taux de 2% visé par les banquiers centraux. Le ralentissement de l’économie en zone Euro devrait à nos yeux se traduire dans les prochains mois par une compression des marges et in fine des déceptions en termes de croissance des bénéfices.
Dans ce contexte, nous favorisons toujours les obligations d’entreprises au sein des actifs risqués. Côté actions, le marché américain reste pour nous attractif grâce une allocation orientée entre secteurs de croissance dont la visibilité doit rester un atout clé en 2024 et des opportunités sur les petites capitalisations, qui intègrent un scénario plus réaliste à nos yeux. Par ailleurs, nous favorisons le marché indien qui, malgré sa cherté, présente des critères de qualité et de croissance intéressants et également l’Amérique Latine qui est attractive en termes de valorisation.