31 octobre 2023
Commentaire de gestion Latitude Equilibre - A - octobre 2023
En octobre, les marchés financiers ont continué de subir la correction initiée durant l’été, les actions et les obligations ont ainsi enregistré des performances négatives, avec par exemple une baisse de 4,8% pour l’indice MSCI World All Country ou un repli de 1,6% de l’indice obligataire américain Bloomberg US Aggregate (performances en devises locales, dividendes et coupons réinvestis).
Dans ce contexte le paradoxe frappant reste le dynamisme de l’économie américaine qui a crû de 4,9%, en rythme annualisé, au cours du troisième trimestre grâce à la consommation des ménages, à la vigueur de l’emploi et aux dépenses publiques. Cette dynamique a été confirmée par la capacité des entreprises à surprendre positivement sur le trimestre passé, pour autant, le marché américain ne s’est pas distingué des autres marchés mondiaux sur le mois.
Malgré le revers de performance subi, notre scénario a peu évolué au cours des dernières semaines. L’accélération de l’économie US au T3 était attendue mais la réaction des marchés nous a surpris par sa vigueur. Nous considérons que le mouvement sur les taux longs a été exagéré car nous tablons toujours sur un ralentissement sensible de la dynamique économique au T4 et pour les prochains trimestres. Ces violentes hausses de taux enregistrées depuis le mois d’août ont amplifié l’effet de resserrement monétaire et clôturent ainsi, selon nous, le cycle de hausse des taux directeurs. Par ailleurs, les mesures de relance publique devraient s’amenuiser alors que les marges budgétaires sont désormais limitées. In fine, la consommation et le marché de l’emploi devraient marquer le pas. La confirmation du ralentissement du cycle US, et le creusement du cycle en zone Euro, ne sont pas de bonnes nouvelles à moyen terme. Cela augmente le risque de subir un épisode de récession plus marqué courant 2024. Mais les perspectives sont aussi plus attrayantes sur le marché des taux souverains avec notamment un comportement qui sera moins corrélé aux actions.
A court terme, certains facteurs techniques comme le positionnement désormais prudent des investisseurs, des volumes de rachat d’actions attendus en hausse sur la fin d’année et une baisse globale de la volatilité pourraient favoriser un rebond après la forte correction des derniers mois. Toutefois dans le contexte décrit, les pressions sur les marges devraient se maintenir au cours des prochains mois et les anticipations de bénéfices devraient mécaniquement s’ajuster à la baisse sur l’exercice 2024.
Ainsi, nous renforcerons la duration des fonds et évoluerons avec une faible exposition actions, en privilégiant des approches de valeur relative ou des expositions spécifiques via les segments de marché qui intègrent mieux ce scénario, comme les petites capitalisations, ou d’autres qui seront plus robustes dans ce contexte, notamment les bilans de qualité et les valeurs de croissance.