01 février 2022
Commentaire de gestion Amplegest Pricing Power - IC - février 2022
Nous sommes donc à un tournant, depuis que la Russie a lancé son offensive sur l’Ukraine le 24 février 2022. Envolées les études d’impacts liés au COVID, envolées les craintes de hausse de taux, il s’agit désormais de prendre en compte une invasion militaire aux portes de l’Europe de l’Ouest. Il faut tout reconsidérer ou presque puisqu’il reste en commun à ces différentes périodes les préoccupations liées à la hausse des matières premières et surtout de l’énergie.
Le scénario de stagflation ne peut désormais être exclu. Nous sommes à un de ces moments de l’histoire où la tension est à son comble, un épisode comparable à celui d’avril 1961, celui de la « baie des Cochons », pendant laquelle un conseiller de Kennedy a eu l’idée lumineuse du blocus de Cuba qui a sauvé le monde d’un conflit armé entre les USA et l’URSS. Ou plus loin de nous en décembre 1941, avec l’attaque de Pearl Harbor qui en revanche a conduit à l’entrée en guerre des USA.
En matière de gestion d’actifs, l’opportunisme exacerbé n’aura pas davantage fonctionné que d’habitude. Miser sur le tout « post covid » ou sur le « tout formaté pour la hausse des taux » s’est révélé catastrophique. La liste est longue : miser sur une remontée des taux longs alors que le « bund » est repassé négatif, investir dans les banques alors que SWIFT est contrôlé et gelé partiellement, investir dans les pétrolières intégrées plutôt que dans la matière première ne fonctionne pas à cause des sanctions occidentales, miser sur les cycliques encore moins. Il faut chercher l’issue pour l’allocation en actions du côté des titres à fortes barrières à l’entrée car elles seules pourront encaisser ces 3 chocs (crise sanitaire, hausse des taux puis conflit militaire) si différents et si rapprochés.
La hausse des coûts, elle au moins est certaine, nous avons donc compilé les communications de nos sociétés à ce sujet et avons pu vérifier qu’elle sera très majoritairement répercutée en intégralité dans leurs prix de vente. Leurs carnets de commande sont par ailleurs pleins. (Ce sont les deux éléments à vérifier en période de crise majeure d’approvisionnement). Nos actions cochent ces cases.
88% de nos sociétés ont publié des résultats supérieurs ou égaux aux prévisions. La construction du portefeuille est équilibrée et, étant donné le parcours de nos titres, la décote est grandissante, il y a déflation de ratios.