01 janvier 2022
Commentaire de gestion Amplegest Pricing Power - FC - janvier 2022
Janvier a connu un gros disfonctionnement de marché. En effet, si c’est la question de l’inflation qui interroge, regardons ce que le « taux 10 ans US » a fait : et bien, à 1,7767%, nous sommes bien loin de la phase de mi-2016 à mi-2018 qui avait vu le 10 ans progresser de +94% sans pour autant empêcher le NASDAQ de progresser de 55% et le STOXX Europe 600 NR de +22%.
Les performances extrêmes en janvier au sein de l’indice STOXX Europe 600 NR, notre indice de référence, ont été de +20% à -40%. Les théories d’arbitrage « PER faibles-PER élevés » ne fonctionnent plus selon nous : le secteur automobile par exemple s’est écroulé dans la deuxième quinzaine du mois de janvier malgré son PER faible. Quant au luxe, de façon symétrique, secteur en croissance, il se traite sur différents ratios comme VE/EBIT, PER forward, VE/sales avec une prime de 60% par rapport à sa valorisation sur 20 ans. Il y a donc trop d’exceptions et d’amplitude pour expliquer rationnellement les mouvements de janvier.
Autre façon d’appréhender ces comportements de marché : l’analyse des mouvements de fusion et acquisition. Par exemple, UNILEVER et MICROSOFT : ont-ils réalisé des opérations sur des cibles à PER faibles ? Absolument pas, ces acquisitions se font sur la matière première essentielle à toute entreprise i.e les perspectives de croissance profitable et cela se paye sur des multiples élevés.
Il y a 1000 milliards de couvertures dans le monde en notionnel, c’est un record historique qui illustre les craintes de marché. La Fed de Philadelphie prévoit pour le premier trimestre 2022 une croissance nulle aux Etats-Unis mais pourtant on craint les effets des excès de liquidités. Il est très probable que ces craintes de reprise de l’inflation gomment à court terme l’effet positif des sorties de résultats, les statistiques liées à l’inflation et les messages de la FED conditionnent tout. Une phase où l’analyse « bottom-up » et l’analyse financière en particulier ont peu de place. Il faudra donc de la patience pour que les perspectives individuelles des entreprises soient prises en compte. Plus « l’élastique se tend » entre les performances économiques et les perspectives boursières de nos titres, plus le rebond sera violent selon nous.
En janvier, AMPLEGEST PRICING POWER a connu une collecte nette positive (+15,4 M€) ce qui a permis de compléter régulièrement les positions les plus attaquées.
Les titres ORPEA ont été cédés, le coût pour le fonds a été de -140 bps. Sur aucun critère, ni financier, ni extra-financier cette valeur, pas plus que le secteur, n’a la moindre probabilité de revenir dans le fonds car le cadre réglementaire est amené à évoluer fortement à l’avenir.
C’est la finance irresponsable qui gagne aujourd’hui avec les secteurs de la construction, du pétrole et des matières premières qui performent, comme en 2021. Les parties « digitales », industrielles et « medtechs » du fonds souffrent pour des questions de duration. Pourtant les cash flows de ces groupes en font des sociétés faiblement endettées. Le marché fonctionne sur de vieux réflexe, il s’adaptera. La patience paiera car le fonds est valorisé sur bases faibles.