01 février 2021
Commentaire de gestion Amplegest Pricing Power - IC - février 2021
Le doute s’installe dans le marché. Comme c’est le cas de plus en plus fréquemment, une nouvelle perception macro-économique fait irruption dans les débats en quelques jours.
Il est vrai qu’on risquerait de s’ennuyer sans nos habituels tweets quotidiens. En l’espèce, il s’agit de la résurgence de l’inflation. C’est le nouveau barycentre, le centre de gravité autour duquel économistes, stratégistes, prévisionnistes en mal de notoriété tournent. Tels des satellites, les trajectoires intellectuelles de ces nouveaux oracles sont définies par LA statistique qui matérialisera la résurgence de l’inflation. On se souvient de l’ancien président de la BCE de 2003 à 2011, Jean-Claude Trichet dont le barycentre intellectuel était figé sur le cours des matières premières. La hausse des cours devait constituer le signe évident du début du mécanisme tant redouté de hausse des prix. On sait le prix qu’a payé l’industrie européenne avec cette politique de hausse des taux. La hausse des matières premières aura constitué en fait un boulet, une charge supplémentaire, et ne se sera jamais transmise aux salaires (qui constituent la VRAIE inflation). Cela fait bien des années que nous expliquons que l’intensité concurrentielle empêche le retour de l’inflation par les salaires. 10 ans plus tard, la financiarisation du marché des matières premières contrôlée par quatre banques dans le monde s’est accentuée.
Aujourd’hui ce sont les marchés dérivés de futures qui dictent les mouvements de cette classe d’actif, rien à voir avec la demande physique. L’impact de ce nouveau barycentre est évidemment également très fort sur les taux longs, là pour le coup c’est cohérent. Alors que la finance se pose des questions, chaque jour qui passe les entreprises exceptionnelles dans lesquelles nous investissons accélèrent dans tous les domaines : gains de part de marché, investissements, conquête de nouveaux territoires, résultats supérieurs aux prévisions, hausse des dividendes, embauche de talents, digitalisation de leur business, baisse de l’impact de leur activité sur la planète, prise en compte de la crise sanitaire etc… Nous, nous avons l’inflation. Alors, une fois de plus, au fil des publications trimestrielles, les inefficiences de valorisation se corrigeront sur les différences de qualité de résultats et de perspectives bénéficiaires (aujourd’hui le luxe est valorisé très cher : 30% de plus qu’il y a 15 mois, avec une activité au ralenti, alors que ce sont des valeurs de croissance censées être pénalisées par la hausse des taux, les aéroports explosent dans l’attente d’une reprise rapide etc…).
Il ne faut pas oublier que ce qui fait la hausse d’un cours de bourse c’est la séquence de la profitabilité d’une entreprise.
Nous attendons les éventuelles séances paniques pour investir la partie cash disponible. Si elles ne viennent pas, nous resterons comme ça.
En cas de fort stress de marché, les valorisations ne seront pas un indicateur d’intervention car si le « mode panique » n’est pas avéré nous achèterons encore 20% trop haut. Il faut suivre la volatilité.
À fin février, 85% des résultats de nos entreprises sont supérieurs ou égaux aux prévisions. C’est excellent car c’est du futur Alpha embarqué.