31 August 2022
Commentaire de gestion Invest Latitude Croissance - I - August 2022
Notre analyse macro-économique laisse à penser que les probabilités d’entrer en récession sont très fortes. Les pressions inflationnistes restent importantes, cependant, nous pensons qu’il s’agit d’une inflation contracyclique qui finira par peser globalement sur la croissance économique.
• Les banques centrales sont devenues très sensibles à la progression de l’inflation et moins regardantes quant à l’état de la croissance économique. Tant que les pressions inflationnistes restent fortes, le chemin de la moindre résistance sera de resserrer les politiques monétaires dans un cycle de ralentissement jusqu'à ce que la demande montre des signes de faiblesse. Nous pensons ainsi qu’il est pertinent de conserver les couvertures contre le risque de récession et de continuer de baisser le risque global du portefeuille en réduisant davantage les actions et les matières premières dans des rebonds de marché.
• Tant que les banques centrales (La FED, la BCE etc.) continuent de monter les taux directeurs, nous pensons que les courbes des taux vont continuer de s’aplatir et ce, même si la courbe US est déjà fortement inversée. Nous avons donc repositionné dans nos portefeuilles des « « flatteners » sur la courbe des taux US et allemands. Nous avons vendu l’intégralité de notre position sur le Gilt car les investisseurs demandent une prime de risque plus importante du fait du déficit important du Royaume-Uni (malgré les prévisions d’une longue récession de la BoE).
• Le Yen représente la meilleure couverture contre la récession : son appréciation sera soutenue par le resserrement du différentiel de taux d’intérêt à la suite de la chute des rendements obligataires aux US et en Europe. Le Franc suisse (CHF) est soutenu par les hausses surprises des taux de la SNB et les fortes perspectives récessionistes en Europe sont favorables à une sous-pondération de l’euro. Nous sommes donc surpondérés aux deux devises contre l’euro. La politique agressive de la FED soutient le Dollar que nous continuons de surexposer dans nos portefeuilles. Nous avons nos expositions au Dollar canadien (CAD) et au Dollar australien (AUD) car ce sont des devises liées aux matières premières et donc sensible à la baisse (malgré le fait que les banques centrales de ces deux pays remontent fortement les taux directeurs). Nous conservons notre sous-pondération à la Livre Sterling (GBP) en raison de l’aggravation future du déficit du Royaume-Uni).
• L’or devrait être soutenu par la peur du déclenchement d’une récession via le resserrement de la politique monétaire. Dans le même temps, ce dernier est pénalisé par l’appréciation du dollar mais pourrait performer de manière importante en cas de pivot de la FED. Nous avons donc initié une exposition au métal jaune de manière indirecte à travers des mines d’or en juillet que nous avons soldé en aout.
• Nous pensons que le point bas sur les actions est devant nous et qu’il sera atteint quand l’activité économique atteindra son point bas, ce qui ne semble pas être le cas pour le moment. De plus, la perspective d’une réduction plus agressive du bilan de la FED à partir de septembre ainsi que le message « hawkish » envoyé par Jerome Powell à Jackson Hole ne sont pas favorable à la prise de risque. Nous sommes donc sous-pondérés par rapport à nos cibles actions et nous conservons notre préférence pour les secteurs défensifs (Staples, Utilities, Santé). Nous restons également complètement à l’écart des obligations d’entreprises dont les spreads de crédit devraient continuer à s’écarter.
• Les matières premières ont bénéficié de la spirale inflationniste et même si notre préférence reste les matières premières énergétiques, nous avons réduit notre exposition à cette classe d’actifs. En effet, lors d’une récession, le prix du pétrole peut baisser fortement.
• Nous conservons des liquidités en dollar, le cash est une option d’achat sur toutes les classes d’actifs sans date d’expiration et sans prix d’exercice.